Séance académique

Cette séance aura lieu en Salle des Actes, Faculté de Pharmacie de Paris - 4, av. de l'Observatoire, Paris 6e, à partir de 14h
LECTURE

"Présentation du Dictionnaire électronique de l'Académie nationale de Pharmacie", par Alain GOUYETTE, Catherine MAURAIN (remplaçant Pierre FAURE) et Ludovic STRAPPAZZON

Communications

"Immmunosénescences, inflammation et immunothérapies", par Marie NAIGEON


"Développement de nouvelles sondes photo-modulables basées sur la photo-oxydation dirigée et leurs applications en bio-imagerie", par Lazare SALADIN


"Évolution du métier de pharmacie d'officine - La pharmacie clinique au service des patients", par Florence DURUPT

"Les données de santé collectées dans le cadre des accès dérogatoires (accès précoces)", par Thierry MARQUET

 

Séance académique

Mercredi 26 juin 2024 à 14 h 00

 

Salle des Actes

Faculté de Pharmacie de Paris,

4, avenue de l’Observatoire, Paris 6ème

 

Activités administratives de l’Académie

Informations du Président

Informations du Secrétaire Perpétuel

 

Travaux scientifiques & professionnels

Lecture

« Présentation du Dictionnaire électronique de l’Académie nationale de Pharmacie »

Alain Gouyette et Catherine Maurain (remplaçant Pierre Faure), membres de l’Académie nationale de Pharmacie

Ludovic Strappazzon, Département Numérique, Université de Strasbourg (UNISTRA)

Diapositives présentées

Le Dictionnaire des sciences pharmaceutiques et biologiques est né le 27 octobre 1997, sous la houlette du Pr Pierre Delaveau, en version papier (trois tomes). Le discours qu’il a prononcé a tracé la trajectoire de cet outil polyvalent. Une seconde édition papier a été imprimée, puis après une période de transition (2010-2012) durant laquelle se préparait une 3e édition papier, le projet d’une première version électronique a été acté en décembre 2013. Cette version fut présentée au public, le 25 mars 2014.

Aujourd’hui, le 26 juin 2024, après une nouvelle transition d’un an, nous pouvons vous faire découvrir la deuxième version numérique du Dictionnaire AcadPharm dont nous sommes tous fiers, grâce à l’appui du Département Numérique, au sein duquel Ludovic Strappazzon a conçu de nouvelles facilités pour entrer les nouvelles entrées et sous-entrées (environ 30 000, au total), et augmenter le nombre de rédacteurs, avec un comité éditorial étoffé.

La présentation sera faite sous la forme d’un triptyque.

Communications

« Immunosénescences, inflammation et immunothérapies »

Marie Naigeon, Pharmacie assistant hospitalo-universitaire, Laboratoire d’immunomonitoring en oncologie et laboratoire de thérapie cellulaire, Gustave Roussy, Faculté de Pharmacie Paris-Saclay, Lauréate du Prix des Sciences Biologiques 2023 de l’Académie nationale de Pharmacie

Diapositives présentées

Les immunothérapies antitumorales ciblant et bloquant les points de contrôle immunologiques (immune checkpoint blockers, ICB) sont devenues incontournables dans l’arsenal thérapeutique des patients atteints d’un cancer. Elles ont démontré des résultats cliniques très intéressants dans le cancer bronchique non à petites cellules avancé (CBNPC), mais le taux de réponse objective reste faible. Des biomarqueurs tumoraux existent pour prédire la réponse à ces traitements mais il n’existe pas de biomarqueurs circulants non invasifs validés en clinique. La sénescence des lymphocytes circulants pourrait expliquer cette résistance. L’immunosénescence correspond à un remodelage progressif du système immunitaire avec l’âge, qui affecte les organes lymphoïdes et les cellules de l’immunité innée comme adaptative. Le compartiment des lymphocytes T naïfs décroit au profit de lymphocytes T CD8+ hautement différenciés ayant perdu l’expression de la molécule de costimulation CD28 et exprimant des marqueurs de sénescence CD57 et KLRG1. Une proportion élevée de lymphocytes T sénescents (T8sen, CD8+CD28-CD57+KLRG1+) est associée à une résistance aux ICB chez les patients atteints de CBNPC. L’accumulation de T8sen n’est pas forcément liée à l’âge des patients et serait liée à des étiologies secondaires comme les maladies virales chroniques telle que l’infection au CMV. Identifier ces étiologies permettrait d’envisager des approches thérapeutiques ciblant la sénescence pour pallier à cette forme de résistance aux immunothérapies.

« Développement de nouvelles sondes photo-modulables basées sur la photo-oxydation dirigée et leurs applications en bio-imagerie »

Lazare Saladin, PhD, École Polytechnique Fédérale de Lausanne, LCBM Lauréat du Prix des Sciences Physico-chimiques 2023 de l’Académie nationale de Pharmacie

Ces travaux de thèse ont porté sur la synthèse et la caractérisation de nouvelles sondes fluorescentes photo-modulables pour des applications en bioimagerie. Un nouveau mécanisme de photo-conversion a été décrit, la Conversion Induite par Photo-oxydation Dirigée (DPIC en Anglais), basé sur l’incorporation d’un groupement aromatique sensible à l’oxygène singulet (ASORM en Anglais) conjugué à un fluorophore. Ce mécanisme a été appliqué et caractérisé à deux familles de fluorophores, les coumarines et les BODIPYs, menant à l’obtention de sondes photo-convertible. Ces sondes ont également pu être fonctionnalisées par des groupes ciblants permettant l’application du DPIC au sein de différentes organelles comme la membrane plasmique, les mitochondries, les gouttelettes lipidiques, mais également sur des protéines à l’aide de ligand HaloTag, élargissant ainsi la palette de sondes moléculaires photo-convertibles.

« Évolution du métier de pharmacien d’officine – La pharmacie clinique au service des patients »

Florence Durupt, présenté par la 5e section

Diapositives présentées

Le rôle du pharmacien d'officine est en évolution constante depuis ces dernières années. S'appuyant sur les dispositions réglementaires de la loi HPST de 2009, de nouvelles missions lui sont dévolues.

L'exercice de la pharmacie clinique, au service des patients, tient une place de plus en plus importante dans l'exercice officinal. La pandémie mondiale au Sars-Cov-2 en 2020, a constitué un accélérateur de ces nouvelles missions.

S'appuyant sur la pratique de la vaccination grippe, passée en droit commun en 2017, et le déploiement de la vaccination Covid, le pharmacien est devenu un acteur important de la vaccination. A la fois prescripteur depuis le 8 août 2023, et administrateur, ces actes sont pratiqués au quotidien dans les officines. Plaçant ainsi le pharmacien et ses équipes dans un rôle d'acteur majeur de la santé publique et de la prévention.

D'autres missions, comme les entretiens pharmaceutiques doivent encore trouver leur place. Le suivi personnalisé des patients, sous anticancéreux oraux, AOD ou encore asthmatiques, est la possibilité pour le pharmacien de renforcer la relation de confiance qu'il a avec sa patientèle. L'avenant économique de juin 2024, à la convention pharmaceutique signée en 2022, apporte des éléments incitateurs à leur développement, tout comme certains projets portés par les URPS, par exemple

La délivrance des antibiotiques, après un TROD positif dans l'angine et la cystite, devrait être très prochainement une nouvelle étape.

La formation, initiale et continue, des pharmaciens et de leurs équipes est un préalable indispensable à la mise en place de ces nouvelles missions à l'officine.

La nouvelle organisation qui en découle au sein des officines, doit s'appuyer sur une démarche qualité, permettant la traçabilité de tous les actes effectués, ainsi que l'information transmise aux autres professionnels de santé.

L'exercice coordonné s'inscrit dans cette démarche. Il permet, entre autres, un échange autour des pratiques et sécurise la prise en charge des patients.

Pour acquérir le statut de professionnel de santé à part entière, reconnu par les autres professionnels que sont les médecins ou les infirmiers, kinésithérapeutes, etc., le pharmacien d'officine doit s'emparer de ces nouvelles missions, avec rigueur et éthique.

Lui permettant ainsi de proposer de nouveaux services aux patients, en orientant ou prenant en charge des pathologies courantes et devenir un acteur indispensable pour le système de santé.

« Les données de santé collectées dans le cadre des accès dérogatoires (accès précoces) »

Thierry Marquet, Directeur Senior de l’Accès des Patients à l’Innovation, Laboratoire Takeda France, présenté par la 4e section

Diapositives présentées

La réforme des accès dérogatoires initiée en 2021, vise à simplifier et accélérer l'accès des patients à des médicaments innovants avant leur autorisation de mise sur le marché (AMM). Cette réforme, encadrée par l'article 78 de la LFSS pour 2021, a réduit les systèmes d'accès dérogatoire de six à deux : l'accès précoce (AP) et l'accès compassionnel.

Les critères d'éligibilité définis par la loi pour l’AP, sont stricts et s’intéressent à des indications thérapeutiques précises, destinés à traiter des maladies graves, rares ou invalidantes. Depuis la réforme, la Haute Autorité de Santé (HAS) a rendu 173 avis et accordé 131 AP, principalement en oncologie. Les motivations des refus incluaient l'existence de traitements appropriés, la possibilité de différer le traitement, et un caractère innovant non reconnu.

Le recueil de données d’usage, encadré par un Protocole d’Utilisation Thérapeutique (PUT-RD), est obligatoire et financé par les laboratoires demandeurs, avec la participation des professionnels de santé pour le recueil. Une évaluation annuelle, basée en partie sur la qualité de ces données, est nécessaire pour le renouvellement de l'autorisation d’AP. À ce jour, la collecte reste perfectible, notamment en ce qui concerne sa complétude, avec des attentes élevées de la part de la HAS qui requiert un niveau a minima de 90 %. Cette collecte de données est cruciale pour l'évaluation continue de ces médicaments et pourrait, à terme, être centralisée dans un registre unique, particulièrement pour les maladies rares. La mise en place d'un tel registre pourrait non seulement améliorer la qualité du recueil des données durant l’AP, mais aussi au-delà, en enrichissant la connaissance de ces maladies rares et en évitant la multiplication de registres indépendants qui ne permettent pas toujours de démontrer l’impact des innovations pour les patients et pour l’amélioration du parcours de soin. Un tel registre unique pourrait s’avérer plus efficient pour les professionnels de santé et source de données brutes pour la recherche clinique.

Nous proposons des pistes pour l’amélioration de la collecte de ces données qui pourraient précieusement contribuer à un continuum de recherche en vie réelle et utilement éclairer la prise de décision publique de droit commun.

 

Clôture par le Président, Philippe Liebermann


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