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"La pharmacie dans les DROM-COM"
INTRODUCTION par Nathalie PADOIN
EXPOSÉS
"Accès aux études médicales et internat en pharmacie clinique et biologique aux Antilles et en Guyane", par Raymond CÉSAIRE
"Cas particulier des maladies infectieuses dans les territoires d'outre-mer", par Flaubert NKONTCHO
"Approvisionnement/Production des médicaments radiopharmaceutiques : les particularités dans les DROM", par Nathalie PADOIN
TABLE RONDE "Approvisionnements des territoires d'outre mer en produits de santé"
Modérateur Jean-Michel DESCOUTURES
"Difficultés des approvisionnements en Outre-Mer : du laboratoire à l'officine, identification et solutions", par Vincent THÉODOLY
Philippe OZIER-LAFONTAINE, Axelle FRANCOIS-SAINT-CYR, Audray ANCEDY
CONCLUSIONS par Bruno BONNEMAIN
Regardez la vidéo de présentation de la séance réalisée par Nathalie Rizzo-Padoin.
« La pharmacie dans les DROM-COM »
Séance thématique
Mercredi 17 janvier 2024 de 14 h 00 à 17 h 00
Programme
14 h 00 Ouverture de la séance par Philippe Liebermann, Président de l’Académie nationale de Pharmacie
14 h 05 Introduction par Nathalie Padoin, membre de l’Académie nationale de Pharmacie, Martinique
14 h 10 « Accès aux études médicales et internat en pharmacie clinique et biologique aux Antilles et en Guyane »
Raymond Césaire, Doyen de la Faculté de médecine à l’UFR Santé, MD, PhD
La Faculté de médecine de l’Université des Antilles et de la Guyane a été créée en 1988, par convention avec le CHU de la Guadeloupe et le CHU de la Martinique, en lien avec le CH de Cayenne. Devenue UFR Santé de l’Université des Antilles, le partenariat se poursuit avec le département santé de l’Université de la Guyane.
La structuration de l’UFR a été progressive, avec l’évolution de l’effectif hospitalo-universitaire. La 1ère phase a été la création de la subdivision des Antilles et de la Guyane. La première année des études médicales a été ouverte en 1998, avec poursuite des études médicales dans l’hexagone. En 2008 ont été mises en place les 2ème et 3ème années. La dernière étape, dite de faculté de médecine de pleine exercice, a été franchie en 2023 avec l’ouverture du 2ème cycle. D’une promotion initiale de 12 étudiants, ce sont aujourd’hui près de 200 futurs médecins qui entrent chaque année dans la filière. L’UFR Santé de La Réunion a suivi le même chemin.
La création en 2024 d’un internat en pharmacie clinique et biologique aux Antilles et en Guyane comme à La Réunion, en partenariat avec respectivement les UFR de Toulouse et de Bordeaux, est la 1ère pierre de futures composantes de plein exercice. Elle est nécessaire au maintien des effectifs de pharmaciens, à la consolidation des surspécialités comme la radiopharmacie, au renouvellement générationnel des effectifs de biologie médicale et au développement régional de la recherche en santé. Elle poursuit le double engagement de responsabilité sociétale : l’accessibilité aux études et la réponse aux besoins des populations d’Outre-mer.
Discussion
14 h 30 « Cas particulier des maladies infectieuses dans les territoires d’Outre-Mer »
Flaubert Nkontcho, Guyane
Les maladies infectieuses sont provoquées par la transmission d’un agent pathogène tel que les parasites, les champignons, les bactéries, les virus et le prion. Les territoires d’outre-mer répartis sur les cinq océans, pour l’essentiel dans la zone équatoriale et tropicale, sont peuplés de 2,7 millions d’habitants (4% de la population française) et font face à des originalités en termes infectieux. Ces zones présentent en effet des spécificités nosologiques, pathologiques, de prévalence, socio-économiques et de prise en charge.
Notre exposé présentera les plus importantes d’entre elles en termes épidémiologiques, de cause et de symptomatologie, de transmission et enfin de thérapeutique et de perspectives de recherche. Nous aborderons ainsi,
Nous terminerons notre propos par un problématique plus transversale, celle de l’antibiorésistance illustrée par une perte endémique de sensibilité des entérobactéries à l’association amoxicilline et acide clavulanique. Ces bactéries sont en effet passées de 95 % de sensibilité à moins de 60 % sur une période de moins de cinq ans.
Discussion
15 h 10 « Approvisionnement/Production des médicaments radiopharmaceutiques : les particularités dans les DROM »
Nathalie Padoin, membre de l’Académie nationale de Pharmacie, Radiopharmacien au CHU de Martinique
L’imagerie nucléaire, principalement l’imagerie par Tomographie par émission de positons (TEP), joue un rôle primordial dans le diagnostic et le suivi de l’efficacité des traitements en particulier en cancérologie ; les patients des territoires d’outre-mer doivent pouvoir en bénéficier. Néanmoins, des problématiques se posent dans ces territoires pour l’approvisionnement et la production des médicaments radiopharmaceutiques (MRP), de par leur caractère radioactif, surtout pour les MRP utilisés pour l’imagerie TEP du fait de leur très courte période physique, nécessitant une production à proximité du lieu de leur utilisation.
Cet exposé abordera les particularités rencontrées dans la gestion de ces médicaments, liées à l’éloignement géographique et aux modalités de transport, ainsi que sur le plan réglementaire concernant leur production.
Un état des lieux des équipements (cyclotrons, caméras TEP), déjà présents dans les DROM-COM et à venir, sera présenté.
Discussion
15 h 40 « Approvisionnements des territoires d’outre-mer en produits de santé »
Modérateur : Jean-Michel Descoutures, membre de l’Académie nationale de Pharmacie
« Difficultés des approvisionnements en Outre-Mer : du laboratoire à l’officine, identification et solutions »
Vincent Théodoly, Président Directeur Général et Pharmacien Responsable Pharmar, La Réunion (20 min)
Les tensions d’approvisionnement sur la chaine du médicament sont de plus en plus fortes depuis plusieurs mois. Cette problématique mondiale a ses spécificités européennes, françaises et… ultramarines. Ce phénomène n’est pourtant pas nouveau, mais il tend à s’amplifier et inquiète d’autant plus les patients d’Outre-Mer. Causes générales et spécificités locales : tour d’horizon et éléments de réponses pour en limiter les effets sur les patients, du laboratoire au pharmacien d’officine de « l’archipel France ».
« Point de vue des pharmaciens d’officine »
Philippe Ozier-Lafontaine (10 min)
Les officines des DROM COM sont sujettes à des problématiques d’approvisionnement liées tant à leur situation géographique qu’aux décisions politiques qui y sont appliquées.
Les délais d’acheminement que l’on ne peut éluder et les coûts supplémentaires qui impactent les produits rentrant sur le territoire, sont des éléments importants à prendre en compte dans la gestion officinale.
« Point de vue des pharmaciens hospitaliers »
Axelle François-Saint-Cyr, Pharmacien praticien hospitalier - CH Marin, Martinique (15 min)
Audray Ancedy, Pharmacien praticien hospitalier - CHU Guadeloupe (15 min)
La communauté de pratique PHARMAPPROM est un espace dédié aux pharmaciens exerçant dans les établissements de santé d’Outre-Mer (publics et privés) et relevant quotidiennement le défi de mettre à disposition des patients, au bon moment, les produits de santé (PDS) dont ils ont besoin. Le principe de cette démarche est de travailler collectivement à la sécurisation de l’approvisionnement en PDS des établissements de santé des Outre-Mer (OM). En OM, cet approvisionnement dépend principalement de la France hexagonale; et certains territoires ne disposent pas de grossistes, dépositaires ou distributeurs sur place. C’est un processus complexe qui, du fait de l’éloignement géographique, nécessite un transport maritime et/ou aérien, fait intervenir de nombreux acteurs tout au long des 14 grandes étapes de la chaine et est soumis à des contraintes douanières. Le délai de livraison varie de 10 à 150 jours selon le mode de transport et le territoire d’OM. Un alea peut survenir à n’importe quelle étape de la chaîne, 56 risques potentiels ont ainsi été identifiés par PHARMAPPROM. Parmi les exemples les plus prégnants, nous pouvons citer : - le non-respect des conditions de transport des PDS tel qu’une rupture de la chaine du froid entrainant la destruction des PDS – le débarquement de l’avion – la pénurie de containers retardant l’embarquement maritime – le blocage en douane – le produit reçu avec une péremption proche ou dépassée. Les ruptures fournisseur et les contingentements, de plus en plus fréquents, limitent également l’accès aux PDS. Un autodiagnostic réalisé en 2023 évalue la maitrise globale des risques à 41% sur le plan stratégique et démontre la faiblesse des systèmes d’information disponibles dans les ES d’OM, le manque de formation et le défaut de signalement et de suivi des évènements indésirables sur la chaine d’approvisionnement. Plusieurs pistes d’amélioration ont été identifiées : 1- l’amélioration des systèmes d’information (Outils d’aide à la préconisation et au suivi des commandes et assurant la communication par EDI entre tous les acteurs de la chaine) 2- La réduction des délais d’approvisionnement par la garantie d’embarquements prioritaires pour les transports aériens et maritimes, la simplification des opérations douanières ; l’autorisation de recourir à des commandes en circuits courts hors UE ou encore la facilitation des dépannages entre PUI. 3- La mise en place de stocks de sécurité adaptés à chaque territoire, la mise à disposition par les industriels de péremptions éloignées et l’allocation de dotations lors des contingentements en adéquation avec les délais de livraison. 4- La sécurisation des conditions de transport des produits de Santé et singulièrement ceux soumis à la chaine du froid. 5- L’organisation de la formation sur l’approvisionnement OM. 6- La diminution de l’impact environnemental des PDS dans ces Territoires avec peu de filières d’aval.
16 h 50 Conclusions par Bruno Bonnemain, Président Honoraire de l’Académie nationale de Pharmacie
Clôture par Philippe Liebermann, Président de l’Académie nationale de Pharmacie
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