Séance académique

Séance hybride
LECTURE

"Les médicaments radiopharmaceutiques : actualité et perspectives", par Timofei RUSU et Corine SMADJA

EXPOSÉS

"Stratégies de ciblage d'agents anti-infections appliquées au traitement des leishmanioses", par Frédéric FRÉZARD

"Un référentiel de compétences en chimie thérapeutique pertinentes pour l’exercice contemporain de la pharmacie", par Line BOUREL

COMMUNICATION

"La biologie médicale en opérations extérieures en 2022", par Franck CEPPA

 

Séance académique

Mercredi 9 février 2022 à 14 h 00


Activités administratives de l’Académie

Informations du Président

Informations du Secrétaire Perpétuel


Travaux scientifiques & professionnels

Lecture (30 min + 5 min (Q/R))

« Les médicaments radiopharmaceutiques : actualité et perspectives »

Timofei Rusu, PH Hôpital Tenon, Responsable de l’Unité de Radiopharmacie

Corinne Smadja, PH Hôpital Européen Georges Pompidou, Responsable de l’Unité de Radiopharmacie

Diapositives présentées

Vidéo de la présentation

Ces dernières années ont vu se confirmer et se renforcer le déplacement de l’imagerie TEMP vers la TEP grâce aux modifications règlementaires et au développement des nouveaux traceurs.  La parution des différentes monographies  et en particulier la commercialisation des générateurs de gallium-68 donnant la possibilité de réaliser les radiomarquages  in situ ont été des éléments clefs. La radiochimie du gallium-68 et du lutetium-177, relativement simple, offre des possibilités infinies pour le marquage des molécules. La démocratisation des modules de synthèses, en particulier, donne accès à de nombreux centres à ce type de radiomarquage, bien que le coût encore élevé de l’installation reste un facteur limitant. Par ailleurs, l’émergence de la nouvelle RIV et des couples de radionucleïdes en théranostiques ouvrent encore de nouvelles perspectives. Le radiopharmacien joue un rôle majeur dans ces évolutions et sa place au sein des services de médecine nucléaire se trouve renforcée par ses connaissances sur le plan pharmaco-technique et règlementaires. Avec les années il est devenu un collaborateur essentiel.

 

Exposés (20 min + 5 min (Q/R))

« Stratégies de ciblage d’agents anti-infections appliquées au traitement des leishmanioses »

Frédéric Frézard, Professeur titulaire à l’Universidade Federal de Minas Gerais (Belo Horizonte, Brésil) et Professeur invité à l’Université Paris-Saclay, titulaire d’une Chaire d’Excellence DIM1Health de la Région Ile-de-France

Diapositives présentées

Vidéo de la présentation

La pandémie de COVID-19 liée au coronavirus SARS-CoV-2 illustre combien les maladies infectieuses restent un enjeu de santé publique majeur à l’échelle mondiale. Elle rappelle également combien, face à l’émergence de nouveaux pathogènes, le développement d’agents anti-infectieux efficaces exige une recherche rigoureuse et de qualité pour apporter des solutions à court terme permettant d’améliorer la prise en charge des patients. L’urgence de développer de nouveaux médicaments se retrouve également avec les maladies infectieuses négligées, telles que les leishmanioses, pour lesquelles les médicaments existants sont anciens, toxiques et peu efficaces en raison de l’apparition de pathogènes résistants. Une des stratégies adoptées, pour permettre un développement rapide, consiste à repositionner des médicaments déjà utilisés contre d’autres pathologies. En effet, la disponibilité d’informations détaillées sur leur pharmacologie et toxicité potentielle est cruciale pour accélérer le développement et augmenter les chances de succès. Une autre stratégie, souvent complémentaire, consiste à réduire la toxicité des principes actifs existants et à améliorer leur efficacité, au travers de leur association à un système vecteur pour les véhiculer spécifiquement vers leur cible. Ces vecteurs peuvent être conçus de façon à favoriser le passage des principes actifs à travers des barrières physiologiques, comme l’intestin et la peau. De plus, lorsque leur dimension est nanométrique, les vecteurs chargés en principe actif peuvent être administrés par voie parentérale et permettre de cibler les tissus infectés. Nous allons montrer au travers d’exemples dans le cadre des leishmanioses, comment il est possible d’améliorer l’efficacité, de réduire la toxicité de principes actifs connus, lorsqu’ils sont vectorisés par des nanosystèmes micellaires ou vésiculaires. Les stratégies utilisées prennent aussi en compte la localisation intramacrophagique du parasite Leishmania et le fait que son élimination dépend de l’activation de la cellule hôte.

« Un référentiel de compétences en chimie thérapeutique pertinentes pour l’exercice contemporain de la pharmacie »

Line Bourel, Professeur de Chimie Thérapeutique à l’Université de Strasbourg, Présidente de l’Association Française des Enseignants de Chimie Thérapeutique

Diapositives présentées

Vidéo de la présentation

Nous, cinq enseignants chercheurs de chimie thérapeutique, membres de l’Association Française des Enseignants de Chimie Thérapeutique, avons rédigé un référentiel de compétences en chimie thérapeutique à développer au cours des études de pharmacie et attendues lors de la pratique professionnelle.

Matériels et méthodes : une première version, basée sur notre expérience à la fois professionnelle et pédagogique, consolidée par une revue d’articles de pédagogie et de directives de bonnes pratiques de dispensation, a été obtenue en suivant une approche par compétences. Elle a ensuite été complétée par les enseignants de chimie thérapeutique des Facultés de Pharmacie de France jusqu’à saturation des données. La version finale a été revue à la lumière de commentaires pertinents proposés par 15 experts de disciplines connexes, choisis pour leur vision pharmaceutique élargie.

Résultats : un référentiel de compétences exhaustif amplement illustré par des cas pratiques a été obtenu. Il met aussi en évidence le caractère fondamental de la matière, ses liens interdisciplinaires au sein des sciences pharmaceutiques et son utilité, parfois insoupçonnée, dans l’exercice quotidien de la pharmacie.

Conclusion : cette étude pilote offre un référentiel de chimie thérapeutique à l’usage des enseignants et des étudiants des sciences du médicament. Elle met en lumière le rôle substantiel de la discipline au sein des études de pharmacie et fait le lien avec la pratique professionnelle. Ce référentiel sera utile aux équipes pédagogiques dans un contexte d’intégration des disciplines et pourrait être reproduit dans des disciplines connexes.

C. Decombat, O. Duval, T. Besson, L. Bourel* et M. Pudlo* Ann. Pharm. Fr. 2021, sous presse, https://doi.org/10.1016/j.pharma.2021.07.001

 

Communication (10 min + 5 min (Q/R))

« La biologie médicale en opérations extérieures en 2022 »

Franck Ceppa, Professeur titulaire de la chaire de sciences pharmaceutiques appliquées aux armées et risque chimique, Chef du département de Biologie médicale et coordonnateur du pôle médico-technique de l’Hôpital d’instruction des armées Bégin, présenté par la 3ème section

Diapositives présentées

Vidéo de la présentation

Le service de santé des armées a pour mission principale le soutien des forces. Ainsi la France est la seule nation en Europe disposant d’une chaîne santé complète, permettant l’entrée en premier sur une zone nouvelle de conflit. Ce soutien santé s’échelonne du plus près des sites de combat aux hôpitaux de l’infrastructure, mais également à bord des moyens d’évacuation sanitaire, de certains bâtiments de surface ou de sous-marins. A tous les niveaux, les examens de biologie médicale sont nécessaires pour une bonne prise en charge des blessés, et représentent une composante importante du soutien santé, en particulier en situation d’afflux massif. Après un bref rappel historique sur le laboratoire de campagne et les OPEX auxquelles participent nos troupes, la chaine de soutien médical en opération est présentée, avant d’aborder les spécificités de l’exercice de la biologie médicale sur le terrain, ses contraintes, et les critères de choix des dispositifs retenus pour réaliser ces examens dans de bonnes conditions. Le panel de tests préconisé par l’OTAN est ensuite évoqué, avant de décliner ce qui est mis à disposition des opérateurs aux différents niveaux de la chaine santé, sans oublier les soins courants, l’aide médicale aux populations et le contexte de la pandémie actuelle. Enfin un retour d’enquête sur l’expérience des prescripteurs et des techniciens de laboratoire projetés permet de préciser les axes d’amélioration pour cette biologie des situations exceptionnelles.

 

Clôture par le Président, Jean-Louis Beaudeux